Des chercheurs américains et allemands sont parvenus à régénérer le foie de plusieurs souris à l’aide d’un virus.

Des chercheurs de l’université de Californie, à San Francisco, ont bon espoir de faire gagner quelques années, voire quelques décennies, aux patients en attente de greffe de foie du fait de leur insuffisance hépatique terminale. Ils ont réussi, chez des souris amenées à ce stade final, à «forcer» les cellules du foie devenues fibreuses (myofibroblastes) et donc inefficaces, à redevenir fonctionnelles.

Pour aboutir à cette véritable résurrection cellulaire, le Pr Holger Willenbring et ses collègues des universités de Heidelberg (Allemagne) et Columbia (États-Unis) ont eu l’idée d’utiliser un vecteur viral dont la sécurité a déjà été testée chez l’homme, l’adénovirus, pour amener le cocktail de protéines salvatrices aux myofibroblastes du foie. Ceci pourrait accélérer le passage aux expérimentations chez l’homme.

«Une partie de ce travail repose sur la capacité du foie à se régénérer naturellement, explique le Pr Willenbring. D’où sa facilité à s’adapter aux nouvelles cellules. Ce que nous voyons, ce n’est pas seulement l’intégration complète des cellules converties dans le foie mais aussi la division et la multiplication des cellules hépatiques environnantes.»

Des décennies de vie en plus

Le nombre de nouvelles cellules hépatiques a été relativement faible, environ 1 % de tous les hépatocytes chez les souris traitées, mais cela s’est avéré suffisant pour réduire la fibrose et améliorer le fonctionnement du foie.

«Une transplantation hépatique reste le meilleur traitement, concède le Pr Willenbring. Mais si cela peut juste améliorer le fonctionnement du foie de quelques pour-cent, ceci peut être suffisant pour les maintenir au-dessus d’un seuil critique et se traduire par des décennies de vie en plus.»

Comme les reins, le foie est en effet un organe majeur, capable de compenser très longtemps les dégradations qu’il subit du fait de toxiques (alcool), virus (hépatites) ou encore d’un excès de cholestérol. «L’obésité, explique le chercheur, peut conduire à la maladie du foie gras, qui est annoncée comme la première cause de fibrose du foie dans les dix ans à venir aux États-Unis.»

Les auteurs soulignent toutefois la nécessité d’améliorer encore l‘adénovirus vecteur utilisé afin qu’il n’aille que sur les myofibroblastes du foie et pas ailleurs, car chez la souris certaines cellules immunitaires et musculaires ont également été infectées.

Source